AU PAYS DE LA CORREZE
Quand, au temps de mes études secondaires,
J'habitais cette terre de Corrèze,
J'aimais ces promenades, par les chemins ombragés de sa verte campagne.
Nous marchions certes, sans grand enthousiasme.
Comme cela était de coutume, sans but.
Pourtant j'étais attiré par ce paysage
Au temps du printemps,
Avec ses couleurs nuancées et miroitant au soleil.
J'aimais surtout ces grottes préhistoriques
Camouflées au creux des bosquets:
Là, autrefois, un feu avait flambé,
Qui avait rassemblé un peuple rustre
Alors qu'il faisait froid au dehors.
Aujourd'hui aucune trace ne subsistait pour l'oeil profane!
Seules, comme autrefois sans doute, mais pas les mêmes,
Deux gouttes d'eau qui tombaient de la roche
Pour disparaître aussitôt sous le sable.
L'espace d'un instant!
Dans un coin,
Comme pour révéler leur génie,
Elles avaient réussi à repérer
Un morceau de roche qui s'enfonçait dans le sable:
Les gouttes d'eau,
Au cours des années, des siècles peut-être,
Y avaient creusé profond en cuvette;
Et toutes les petites gouttes d'eau s'y amoncelaient
Offrant au voyageur assoiffé
Un visage jeune et souriant.
Petites gouttes d'eau
Devenues attentives au besoin des hommes!
Petites gouttes d'eau
Dansant, de siècle en siècle, sur le même rythme!
Petites gouttes d'eau
Chantant, de siècle en siècle, la fraîcheur d'un matin de printemps!
Continuez à chanter et à danser et à tomber dans la cuvette ronde
Que l'homme d'aujourd'hui s'y abreuve
Avant de reprendre sa course folle à la conquête du monde!
Donapaleun, 1960ko azaroaren 23an