PRÊTRE DU SEIGNEUR
Basque Eclair, 1956ko urtarrila
Il faisait un temps splendide ce matin du 11 décembre, le ciel était d'un bleu pur et le soleil finit par dissiper les épaisses couches de brouillard réfugiées au creux des vallons. Saint-Palais, cette petite cité située à l'orée du Pays Basque a eu la joie de pouvoir participer à une cérémonie exceptionnelle que s'est déroulée à la Chapelle des Pères Franciscains. Le Frère Michel Garicoïts Courros, originaire de la Madeleine près de Saint-Jean-Le-Vieux, a été ordonné prêtre par Son Exc. Mgr. Larrart, archevêque de Kweiyang, missionnaire expulsé de Chine. Les assistants, venus très nombreux, purent suivre avec intérêt les rites de l'ordination, grâce au commentaire fait par un frère franciscain. Ainsi, tout s'est effectué dans une grande atmosphère de recueillement et de prières. A midi, cette joie s'exprima plus librement au cours d'un repas très simple, à la manière franciscaine qui rassembla autour du nouveau prêtre ses parents, amis et ses confrères franciscains. Ensemble ils passèrent, d'agréables heures à l'ombre de ce cloître rustique, loin des soucis et des tracas de la vie journalière. Le lendemain 12, à 8 heures, le nouveau prêtre célèbra sa première messe en présence de ses parents et de quelques donaphaleutars.
Puisse une telle cérémonie se renouveler sur notre terre basque, afin que des fils du Poverrello d'Assise, originaires de chez nous, puissent nous communiquer un peu de cet esprit évangélique qui animait François, le Héraut du Grand Roi! Qu'une nouvelle équipe de jeunes franciscains basques surgisse à la suite de ceux qui autrefois ont travaillé à christianiser notre peuple, tel un Père Urrutibéhéty, ou bien un Père Quihillalt d'Ordiap, mort à l'âge de 29 ans, alors qu'il prêchait une mission à Lacarry. Elle devra travailler à renouveler notre foi bien vacillante. Nous avons besoin d'esprits lucides et entreprenants qui, tout en respectant notre personnalité basque, sauront la dépouiller de tout ce qui alourdit son effort de recherche et d'épanouissement, sachant bien que tout cela ne se réalise que par un approfondissement sérieux de son christianisme et des exigences qu'il comporte. Il nous faut des esprits ouverts qui sauront écouter attentivement toutes les aspirations des jeunes de chez nous, repenser le christianisme en fonction de nos besoins actuels et au-delà des barricades étroites, s'unir, pour aider notre "Euskal-Herri" dans sa transformation économique, sociale et religieuse. Izan ditela ainhitz!
F.A.E.E.
